COINTE : Villa “L’Aube” de Gustave Serrurier-Bovy

La villa L’Aube de Gustave Serrurier-Bovy est située dans le Parc de Cointe,  2 avenue de Cointe à B-4000 Liège.

© Guy Focant

Construite en 1903 sur les hauteurs de Cointe, la villa L’Aube constitue un des rares témoins de la production de l’architecte Gustave Serrurier-Bovy, plus connu pour son mobilier et ses aménagements intérieurs. Cette habitation personnelle constitue le manifeste artistique de Serrurier-Bovy qui rompt avec les villas anglaises alors à la mode et dessine un volume homogène sous une toiture en bâtière à larges débordements, ouvert sur le jardin. Les percements variés reflètent la disposition intérieure des pièces et seuls se détachent un auvent, la véranda de la salle à manger, la terrasse couverte ou la loggia du bureau. L’Aube, qui donne son nom à l’habitation, est représentée sur la façade ouest dans une mosaïque exécutée d’après un carton d’Auguste Donnay. Elle constitue le seul élément qui ne porte pas directement la signature de Serrurier-Bovy, au cœur de ce qu’il faut comprendre comme une œuvre d’art total. L’aménagement intérieur est pensé dans tous les détails d’une décoration faite entre autres de vitraux figuratifs ou géométriques, de bandeaux de brique vernissée ou de mosaïques géométriques de sol. Le mobilier dessiné par le premier propriétaire de l’Aube porte enfin la trace du goût de son concepteur pour les lignes simples et la géométrisation des formes, dispositions qui annoncent à leur manière l’Art déco. [Institut du Patrimoine wallon sur CONNAITRELAWALLONIE.WALLONIE.BE]

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MY : le vieux tilleul

Chaque année, un arbre remarquable est désigné “arbre belge de l’année” au terme d’un concours. Les résultats seront connus le 15 octobre prochain et parmi les 5 finalistes figure le vieux tilleul du village de My, dans la commune de Ferrières. Un arbre âgé de 600 ans, de 20 mètres de haut pour une circonférence de tronc de 4 mètres qui fait la fierté des habitants.

Il trône fièrement au centre du village et en constitue une sorte de rond-point naturel. Alors, quand ils ont appris l’existence de ce concours, y présenter leur vieux tilleul a été une évidence pour les habitants, dont Anne Jarbinet : “Pour sa particularité, pour son tronc creux. On le trouve assez particulier donc nous avions envie de le faire participer au concours. Pour nous, il est exceptionnel et il y a un vrai attachement des habitants. J’ai toujours entendu parler du vieux tilleul de My et il y a même une rue qui porte son nom“, explique-t-elle.

C’est que ce vieux tilleul rappelle de nombreux souvenirs : “Je suis né ici à My et je l’ai toujours vu. Quand j’étais enfant, je me rappelle qu’il y avait trois panneaux autour, avec un sens giratoire. On devait tourner autour et nous, les enfants, on passait en dessous parce qu’il est creusé sur le bas et tout le tronc est creux de haut en bas. A l’intérieur du tronc, on faisait de l’escalade, de la spéléo, on cherchait. A l’époque, on n’avait pas de GSM pour jouer, on le faisait dans un arbre du village“, se rappelle José Godefroid.

Marie-Louise Romain est une des plus anciennes habitantes du village. Sa grand-mère lui en parlait déjà : “Ma grand-mère, qui était née en 1874, nous racontait toujours qu’on y avait pendu des personnes. Mes parents disaient toujours aussi que de leur temps, les jeunes allaient se bécoter dans le tronc du vieux tilleul, et au printemps, il parfume tout le centre du village“, se remémore-t-elle.

Qu’il gagne ou non le titre, pour les habitants de My, le vieux tilleul est en tout cas leur arbre de cœur.

Olivier Thunus

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MELEN : les charmes noués d’un jardin sur le plateau de Herve

Le jardin anglais d’Emmanuel del Marmol est situé au 16 du lieu-dit Sonkeu à B-4633 Melen [melɛ̃]. Anciennement écrit “Mélin”, Melen fait partie de la commune de Soumagne, dans le Pays de Herve, en province de Liège.

Sur le plateau de Herve, un ancien verger est devenu un vaste jardin. Durant le mois de mai, les couleurs sont abondantes. Les floraisons des arbustes décoratifs se mêlent aux teintes des jolis feuillages. Les charmes qui ont noué leurs branches devant l’entrée du jardin est un bel élément du petit patrimoine du Pays de Herve. La chapelle et son dôme de ramures était bien sûr déjà présente.
Nous sommes à la mi-mai. Jour après jour, le paysage formé par les arbustes se transforme. L’espace ne manquait pas sur le côté et à l’arrière de la maison pour constituer ce long parterre en courbes, soulignées par une bordure de pensées. Dans ces rondeurs, les azalées et les rhododendrons se mélangent. Leurs corolles tantôt claires, tantôt plus foncées, dessinent un tableau lumineux. Plus tard dans la saison, le jaune tendre des érables sera devenu vert pâle, avant d’offrir de l’orange vif, l’automne venu.

Le terrain forme maintenant un vaste plateau. C’est dans une ambiance  sous-bois que les azalées fleurissent parmi d’autres arbustes au pied des troncs. Des rhododendrons ont constitué des fourrés denses. Ils se plaisent bien sous les hauts arbres qui leur offrent de l’ombre durant les journées chaudes de l’été. En pleine lumière, cet arbre qui se dresse au milieu du sentier enherbé a reçu un compagnon. Au sommet des tiges, on perçoit déjà les boutons qui épanouiront des roses. Dans le sous-bois, le soleil fait briller les corolles bleu ciel, en délicates clochettes, des jacinthes. Elles s’élèvent parmi les fleurs de l’ail des ours. [d’après RTBF.BE]

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L’article propose également des clichés des plantes suivantes :

        • Rhododendron luteum
        • Koelreuteria paniculata
        • Acer palmatum ‘Aureum’
        • Enkianthus campanulatus
        • Hyacinthoides non-scripta
        • Allium ursinum
        • Choisya x dewitteana ‘Aztec Pearl’

Le maître des lieux, Emmanuel DEL MARMOL est né en 1938 à St-Gilles. Après 38 ans de carrière commerciale dans les assurances, il a terminé comme cadre supérieur à la Royale Belge. Père de trois enfants, veuf, il habite en Pays de Herve où il ouvre son jardin anglais une fois par an, au public. En 2010, il commence la sculpture à l’atelier de V. Kalitventzeff ; d’abord par des personnages et des nus en terre, puis des animaux. En 2017, à l’atelier ouvert d’Eléonore de Moffarts, il se spécialise dans les vols d’oiseaux en cire. Ses sculptures animalières sont en bronze ou en résine. [d’après ANIMALARTBRUXELLES.COM]


Ailleurs en province de Liège…

WATERMAEL-BOITSFORT : la gare en origami

Avis aux bricoleurs et aux amateurs de trains électriques : parmi les merveilles qui composent notre Fonds PRIMO (un ensemble impressionnant de ressources téléchargeables qui nous a été confié par son propriétaire, Daniel Baise, en vue de sa diffusion dans notre DOCUMENTA), se trouvent également des choses aussi inattendues que les plans de la gare de Watermael-Boitsfort (Bruxelles), prêts à être imprimés, découpés et montés.

“Le montage en est simple, des indications ont été ajoutées pour un montage facile (deux petites heures suffisent pour ce montage). Deux planches A3 doivent êtres imprimées sur carton semi-rigide (170 à 220 gr/m² max.). A quoi s’ajoute un tracé sur film transparent pour les auvents du quai. L’amateur de trains électrique sera ravi d’avoir une maquette de gare à l’échelle classique des trains électriques.

Les maquettes cartons à monter. Depuis le XIXe siècle, les maquettes en carton ont animé les salles de jeux et les soirées d’hiver. Ce sont des imprimeries comme les Imageries d’Epinal qui produisirent des feuillets à coller sur carton pour fabriquer des maquettes de jeux, des jouets comme des théâtres ou des manèges, avec leurs décors, leurs animaux divers… Avec l’arrivée des trains et de leurs gares, c’est donc naturellement que ces maquettes proposées en impressions d’imagerie ont envahi le marché des jouets. Rapidement, les décors des trains en paysager ont été étoffés de gares et de maisonnettes en bois, cartons puis en plastique. Les montages carton à monter étant alors plus éducatifs, mais aussi moins chers à produire, ce sera un succès vers les années 50-70. De nombreux sites internet proposent encore ces feuillets à monter ou des fichiers à imprimer chez soi. La démarche proposée par Daniel Baise, est une variante de ces montages classiques, appelés “Origami-Architecture”. L’art japonais de l’origami (pliage géométrique de papiers artistiques) a évolué vers des montages complexes décoratifs, générant des structures inspirées de l’architecture. Dans cette démarche de produire des modèles de cartons inspirés de la vraie architecture, c’est donc des maquettes cartons qui seront créées, mais sans indications de montage. Bel exercice de réflexion pour les étudiants en architecture et, aussi, pour les amateurs de bricolages !

Montage. Le montage proposé ici de la Gare de Watermael-Boitsfort indique bien les raccords entre les différentes parties, sans grande difficulté de montage. Deux A3 servent à l’impression sur carton. Le découpage se fait au cutter le long des trait pleins, et les pointillés qui indiquent les plis seront ‘tracés’ au moyen d’un bic vide en écrasant la fibre du carton pour en facilité le pliage. Une colle de montage blanche va servir à assembler le tout proprement et soigneusement. C’est ce soin apporté au montage qui va rendre la maquette la plus précise possible dans le décor, alors plus vrai.

Pourquoi la Gare de Watermael-Boitsfort ? En vue de l’inauguration de la Salle Delvaux à Watermael-Boitsfort, l’idée avait émergé de proposer à la commune de remettre, avec les invitations, la maquette proposée ici. Le projet a été refusé par le conseil communal en 2004 ; la gare de Watermael-Boitsfort est pourtant un des sujets récurrents qui inspirèrent Paul Delvaux, voisin de la gare.

Merci à la SNCB-Archives de Namur. La maquette a été élaborée à partir des plans originaux de ce type de gares, classiques sur tout le territoire : un corps de gare avec une salle des guichets, une cheminée de chauffage, un corps de rangement d’outillages et bois à gauche et une réserve de charbon à droite, depuis la gare vue de face. L’étage était réservé au corps de logis du “chef de gare” en charge permanente pour les chargements de charbons des locomotives. En général une tour-réservoir accompagnait ces décors, pour alimenter en eau les locomotives à vapeur.

La “vraie” gare de Watermael est aujourd’hui une gare ferroviaire belge de la ligne 161 de Schaerbeek à Namur, située sur le territoire de la commune de Watermael-Boitsfort en Région de Bruxelles-Capitale. Elle a été mise en service en 1860 par la Grande compagnie du Luxembourg.

Bon montage et bon amusement !”

Le PDF de la maquette est téléchargeable dans notre DOCUMENTA > FONDS PRIMO…

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LIEGE : Violette (la -)

Traditionnellement appelé La Violette (probablement d’après l’enseigne de la maison qui accueillait le conseil de la cité au Moyen âge), le bâtiment est l’ancien Hôtel Communal où les échevins, dès 1480, élaborèrent l’indépendance de leur cité liégeoise. C’est aussi là qu’avaient lieu les cruelles exécutions publiques, avant que l’endroit des hautes œuvres ne fût transféré au pied de Haute-Sauvenière. Reconstruit après le sac de Charles le Téméraire (fin XVe siècle) et réédifié à nouveau au XVIIIe siècle suite à sa destruction par les troupes françaises (e.a. bombardement français de 1691), l’actuel Hôtel de Ville, dans les lignes simples et pures du style “liégeois” d’alors, était achevé en 1718. À l’intérieur, de remarquables décors d’époque (atlantes…). Pour en savoir plus et organiser votre visite, surfez sur VISITEZLIEGE.BE

LIEGE : au Pèrî

Cette ancienne artère relie le quartier de Pierreuse au parc de la Citadelle et le sommet de la montagne de Bueren (grand escalier). Le mot Pérî proviendrait de “Perier”, du nom d’une carrière locale.

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LIEGE : montagne de Bueren

A Liège (4000, BE), la montagne de Bueren débute perpendiculairement à la rue Hors-Château, en plein cœur historique de la Ville, et grimpe jusqu’au Pèrî, à proximité de la Citadelle et de son hôpital.

“Ouvrage d’art caractéristique des percées du XIXe siècle, elle permettait de relier directement la caserne de la citadelle au centre-ville. Cette volée d’escaliers, comptant pas moins de 374 marches, rappelle par son nom le coup de force avorté des 600 Franchimontois. Menés par Vincent de Bueren et Gossuin de Streel, ils tentèrent, la nuit du 29 octobre 1468, de capturer Charles le Téméraire et Louis XI. Contrairement à ce que pensent de nombreux Liégeois, les 600 Franchimontois ne sont jamais passés par cet endroit !

A l’Office du Tourisme, un itinéraire touristique du cœur historique, passant par la Montagne de Bueren, est disponible. La carte est vendue au prix de 0,50 €. L’itinéraire est gratuit.” [VISITLIEGE.BE]

La montagne de Bueren pendant la “Nocturne des coteaux de la Citadelle” (chaque premier samedi d’octobre)

L’endroit (et son dénivelé) suscite toutes les folies, au point que, s’il sert déjà de salle de gym en plein air pour les écoles du quartier et de parcours d’entraînement pour les joggeurs les plus frénétiques (à la demande des riverains, la Ville a d’ailleurs dû apposer des panneau appelant au calme), il est souvent le théâtre des performances les plus hystériques : par exemple, “le 25 mai 2021, Rik Goris et Kevin Eulaerts, deux ultra-traileurs (sic) du Brabant flamand ont réussi à monter à 356 reprises les escaliers de la montagne de Bueren. C’est le bouche-à-oreille qui leur a fait connaître les fameux escaliers liégeois et leur objectif était simplement d’être les premiers à réaliser cette performance correspondant grosso modo à trois fois la hauteur de l’Everest, les problèmes d’altitude en moins. Ils ont donc réussi leur exploit personnel dimanche après-midi. Au total, ils ont parcouru environ 180 kilomètres, 23.800 mètres de dénivelé positif et grimpé plus de 133.144 marches. Cela, en trois jours et en dormant chacun seulement deux fois deux heures.” [TODAYINLIEGE.BE]

Pour descendre de la Citadelle, depuis 1875, il faut passer par les 420 degrés de la Montagne de Bueren (un peu moins de nos jour). On distingue à droite les pignons à gradins du “Cercle Catholique de Bueren-Vlaamsche Kring”. Et puis qui fera le compte des pantalons d’enfants usés sur les rampes de fer de la Montagne de Bueren ? [source : C’est ça, Liège et sa province Autrefois]

Les escaliers de Bueren ont été créés pour maintenir les soldats au pas. En 1875, le conseil communal prend une décision: pour éviter que les soldats en garnison à la Citadelle ne passent par la rue Pierreuse, alors remplie d’estaminets et de prostituées, il s’agit de leur construire un autre chemin pour regagner la caserne. Les escaliers, construits au départ de l’impasse du Thier des Bégards, offrent un chemin alternatif sans aucun tripot(age)s, ainsi qu’un accès rapide à la garnison en cas d’invasion ou de soulèvement populaire. [source : Liège capsule temporelle et sa belle Province]

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COINTE : rue Bois d’Avroy

La rue Bois d’Avroy va du Boulevard Gustave Kleyer, face à la rue des Wallons, elle descend vers la rue A. Doutrepont, puis regagne le boulevard en direction de Saint-Gilles (4000 Liège).

C’était le nom que portait l’ancien chemin de Cointe à Saint-Gilles avant la création du Boulevard Gustave Kleyer. Partant du haut de la rue Bois-l’Évêque, il allait vers les Grands Champs de Saint-Gilles. Aujourd’hui, c’est le double accès à l’ancien charbonnage du Bois-d’Avroy qui porte ce nom.”

CHiCC – Emile DEGEY

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Cointe & la “Pax Romana” (CHiCC)

“En 57 avant Jésus-Christ, c’est en utilisant les voies gauloises que les Légions de Jules César progressèrent en Gaule. Ce ne fut certes pas sans peine, car les Belges leur donnèrent du fil à retordre ! Et en l’an 51 avant Jésus-Christ, quand Ambiorix et ses Éburons en révolte prennent Atuatuca, César dépêche aussitôt ses légions vers le lieu du forfait pour mater la révolte. Nul doute qu’alors quelques cohortes venant de l’Ardenne ou du Condroz empruntent notre TCHINROWE et notre CHERA pour gagner la Hesbaye au plus vite. Nous savons la suite : Ambiorix doit fuir et l’Eburonie est mise à feu et à sang. En l’an 24 avant Jésus-Christ, la Gaule étant pacifiée, la “Gallia Belgica” devient province de l’Empire. Elle connaîtra durant quatre siècles, la Paix Romaine. Pour maintenir l’ordre aux nouvelles frontières, il faut des voies rapides pour faciliter les mouvements de troupes. Bientôt un vaste réseau de chaussées sillonne la Gaule, permettant aussi le développement du commerce et l’établissement de grandes exploitations agricoles, les villas. Alors, nos deux chemins seront améliorés et bien entretenus certes, mais ne seront plus que des voies secondaires… Ils sont remplacés par deux grandes chaussées partant de Tongres. La première, Tongres-Metz passe par Lauw, Noville, Jehay, Amay, Arlon , Metz.
La seconde, Tongres-Belo passe par Paifve, Juprelle, Vottem, Jupille, Romsée, Vaux-sous-Chèvremont, Forêt-Trooz, Louvegné, Secheval et Belo, où elle rejoint la chaussée Reims-Cologne. Toutefois, la majeure partie du transport des marchandises se fait par les voies navigables et particulièrement, la Meuse. La piste qui longe notre rivage, souvent utilisée par les “nautes” devient bientôt un chemin de halage. Aujourd’hui, ce vieux chemin s’appelle d’amont en aval, quais du BacVercourTimmermansBanningRome et suivant l’ancien cours du fleuve, Avenue BlondenBoulevard d’Avroy et Boulevard Piercot.”

Emile DEGEY

Cointe au temps des Gaulois (CHiCC)

Nous sommes quelque soixante ans avant Jésus-Christ. En amont de la bourgade gauloise implantée au confluent de la Légia et de la Meuse, s’étale jusqu’aux confins de la Hesbaye, une vaste forêt. Ses frondaisons qui couvrent le plateau et l’éperon de Cointe viennent mourir dans la vallée en bordure d’une large plaine marécageuse souvent inondée par les débordements de notre fleuve capricieux. Plus tard, ils seront appelés forêt et marais d’Avroy. Une voie celte, dont l’origine se perd dans la nuit des temps préhistoriques, traverse cette belle forêt…

Venant d’Atuatica (près de Tongres) elle passait par le Batch des Macrales, Fooz, Awans, Grâce-Berleur, Saint-Nicolas, Saint-Gilles et Cointe, pour gagner la Meuse en amont de Liège, la Voye des Rominnes…

Edmond Dethier, Deux mille ans de vie en Hesbaye

 

L’existence d’une voie celtique nous est révélée par la toponymie locale. En effet, dans le toponyme Tchinrowe, on s’accorde à trouver dans la première partie du mot, un terme gaulois ‘camino’ signifiant chemin. Je suis disposé à croire que Tchinrowe désigne un chemin menant à un gué.

Fr. Dumont, Origine et évolution d’Ougrée-Sclessin

 

Le CHERA (‘chemin carrossable‘) continuait la traversée du plateau jusqu’au Batty, descendait vers le Val-Benoît, franchissait la Meuse par un gué en amont du confluent de l’Ourthe, puis par AngleurChênéeThier des Critchions et Beaufays gagnait le plateau ardennais, la ‘route des Ardenne’s pourrait-on dire aussi. Une autre piste longeait la plaine marécageuse en bordure des coteaux boisés, hors de portée des crues du fleuve. Cette piste deviendra le premier chemin de la Vallée. Quelques sentiers ou sentes étaient certainement utilisés par les autochtones qui chassaient le gibier, cueillaient fruits sauvages et champignons, faisaient provision de bois ou amenaient leurs porcs à la glandée dans la forêt.

Emile DEGEY