DUBOIS & HELEN : Le pays de Liège (1997)

De Liège à Verviers et de Verviers à Seraing, le cœur de la province de Liège bat au rythme de l’industrie et du tourisme. La région tente de prendre un nouvel envol en jouant de sa situation privilégiée au confins de trois pays et de trois langues. Traversé par la Meuse, l’Ourthe et la Vesdre, le bassin liégeois était au Moyen Âge un centre intellectuel et religieux de la plus haute importance avant de brûler au rythme des charbonnages.

Le charbonnage d’Argenteau-Trembleur fut mis en exploitation de 1816 à 1980. Dans le musée de la Mine, d’anciens mineurs emmènent les visiteurs dans les galeries d’exploitation, les installations de surface et les salles d’exposition retraçant l’histoire des techniques minières.

Localité éponyme du célèbre Pays et du fromage, la visite de Herve peut se limiter à celle de l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste. Le massif clocher en pierre est un donjon du XIIIe siècle aménagé au XVIIe. Autour de l’église subsistent plusieurs maisons des XVIIe et XVIIe siècles.

Née de la Vesdre, Verviers se remet doucement de la mort de l’industrie lainière qui fit sa richesse. La chapelle Notre-Dame-des-Récollets renferme une chaire de vérité, des confessionnaux du XVIIIe et une Vierge noire miraculeuse. La chapelle Saint-Lambert (XVIIIe-XIXe) exhibe fièrement un beau mobilier Louis XIV. Veillant sur la place du marché, l’élégant hôtel de ville Louis XVI avec son avant-corps saillant, ses colonne corinthiennes, son tympan et sa tourelle est un sommet de l’architecture principautaire. Le musée d’Archéologie et de Folklore est installé dans l’ancienne demeure du bourgmestre Joseph Cornet (1757) à la belle façade Louis XV ; l’Hôpital nouveau (1668) abrite les collections du musée des Beaux-Arts et de la Céramique ; les locaux de l’école  supérieure textile accueillent le prémusée de la Laine.

Plus rien ne permet de supposer que le village perché de Limbourg ait été le centre d’un puissant duché. Si la forteresse a été démantelée, la rue principale est bordée d’un ensemble de très belles maisons du XVIIe.

Clermont-sur-Berwinne mérite une halte prolongée. Placée sur une motte près de l’ancien château, l’église gothique Saint-Jacques-le-Majeur servit de refuge aux habitants de l’alleu avant d’être reconstruite entre 1628 et 1632. Tout autour de la mairie, qui remplaça en 1888 l’ancienne halle aux plaids, la place du village aligne des maisons Louis XIII, XIV et XV. Du premier château de Clermont, subsistent une butte, les traces des douves et un joli porche gardé par une tour ronde. Un peu en dehors du centre, le château-ferme de l’Aguesse en Renaissance mosane combine un beau logis et une forte grange. En contrebas, le petit château de Crawhez (1551 ) est parvenu intact avec sa façade de brique et de pierre, ses pignons à redents, son toit asymétrique et ses curieuses boules de pierre.

Les bâtiments (XVIIe-XVIIIe) de l’abbaye Notre-Dame de Val-Dieu, fondée en 1216 par des moines cisterciens, dégagent une impression de calme. L’église néogothique recèle les stalles Renaissance de l’abbaye de la Paix Dieu d’Amay . De l’autre côté de la route, l’ancien moulin de l’abbaye possède toujours sa roue et son mécanisme.

Symboles des querelles linguistiques nationales, les Fourons sont une enclave limbourgeoise en province de Liège. Cela mis à part, les paysages bucoliques respirent le calme. À Fouron-Saint-Pierre, la belle commanderie de l’Ordre teutonique en Renaissance mosane dépendait d’Alden Biesen. Une agréable promenade conduit à la ferme et au castel Notre-Dame à Teuven, puis à Beusdaal dont le gros donjon en grès, les bâtiments à colombages et les douves forment un tableau qui mérite le détour.

Port fluvial situé au débouché de la Meuse, Visé est renommée pour son riche folklore et sa célèbre recette de l’oie. L’incendie du 10 août 1914 a épargné le chœur de la collégiale Saint-Martin qui abrite la châsse de saint Hadelin emportée de Celles. Le remarquable hôtel de ville mosan (1613) n ‘a pas eu cette chance, mais a été restauré en 1935.

À Seraing, meurt lentement l’une des entreprises les plus renommées du pays, les Cristalleries du Val-Saint-Lambert [en-tête] installées dans une ancienne abbaye cistercienne. Seule la salle capitulaire (XIIIe) a été restaurée ; les autres vestiges s’écroulent lentement, à côté de bâtiments industriels du XIXe.

Flémalle, le château de Chokier © Bert Beckers

Simple bourgade située aux confins de la Hesbaye, du sillon mosan et de l’agglomération liégeoise, Flémalle comprend plusieurs châteaux : le château du XVIIe ceints de douves occupé par la maison communale, le château de Hautepenne qui conjugue une aile Renaissance mosane et une austère tour médiévale en grès et surtout le château d’Aigremont érigé en même temps que la chapelle baroque Saint Mathieu (1715). Il arbore une façade classique avec des frontons triangulaires et une subtile alternance de travées en saillies soulignées par des chaînages de pierre. Le château Chokier, autre donjon médiéval transformé en demeure de plaisance, est construit à fleur de falaise. Du paysage industriel émergent la vieille tour Dame-Palade (XVIe) et l’église de Chokier (XVIIIe) au riche mobilier.  Explorée en 1911, la grotte de Ramioul a ajouté à ses deux étages aux riches concrétions un musée moderne et vivant, le préhistosite. Le visiteur pénètre dans un campement paléolithique et peut expérimenter les techniques utilisées par nos ancêtres.


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Cet article est extrait de l’ouvrage de Martine Dubois & Luc Helen, Belgique, une encyclopédie pratique, aujourd’hui indisponible, si ce n’est en antiquariat. Dans notre documenta, vous pouvez en télécharger une copie scannée avec reconnaissance de caractères. Vous y trouverez les adresses de contact des différents sites remarquables, tels qu’en… 1997, ainsi que les liens vers d’autres chapitres transcrits au départ du livre.

LIMBOURG : classé plus beau village de Wallonie (2022)

[RTBF.BE, article du 8 juin 2022] Gros plan sur une rénovation dont le financement est plutôt inhabituel. La Ville de Limbourg en région liégeoise est fière de faire partie des plus beaux villages de Wallonie. Et le lieu sera encore plus attrayant avec la rénovation de la place principale. Les travaux sont terminés et ils ont en partie été payés par les habitants qui pouvaient acheter quelques mètres carrés de pavés.

Participation citoyenne

Comme je suis née le 24 décembre, explique Huberte Braham, habitante de Limbourg depuis l’âge de 9 ans, à Noel, sur l’arbre j’ai eu un beau cadeau. Un de mes fils m’avait acheté un pavé. C’était vraiment une surprise. J’étais émue“. Elle possède désormais un pavé à son nom sur la place de son village, juste devant la maison dans laquelle elle a vécu durant des années.

La rénovation de cette place à coûté 1.5 million d’euros. La Wallonie et l’Europe ont financé une grande partie des travaux. Les habitants ont, eux, pu acheter 1 mètre carré pour une valeur de 134 euros.

Il n’y a pas que des habitants, souligne la bourgmestre de Limbourg. Cela a quand même été soutenu par des personnes qui habitaient à l’extérieur de la commune. Et donc on a rassemblé plus ou moins 60.000 euros de fonds grâce à cette opération. C’est une petite goutte d’eau symbolique, mais qui, je pense, à permis à donner de la crédibilité à la place, de permettre aussi d’avoir une visibilité un peu créative car c’est une opération qui n’a pas lieu partout et certainement pas en Wallonie.

Pour la rénovation, il a fallu rajouter 2/3 des pavés. Ceux-ci ont été péchés directement dans la Vesdre. Limbourg fait partie des plus beaux villages de Wallonie. Alors, ici, les week-ends, il y a du monde. Et c’est parfois compliqué pour les habitants, comme l’explique Véronique Klein, riveraine : “On a énormément de touristes qui ne respectent pas forcément les parkings extérieurs du village. On a donc vite une place encombrée de véhicules. Beaucoup d’enfants jouent sur la place et on a la crainte évidemment qu’il se passe quelque chose.

Les autorités ont conscience du problème, confirme l’échevin du tourisme à Limbourg : “Au-dessus de la place, dans le cadre de la rénovation, on a posé des potelets rétractables qui pourront empêcher les voitures de venir stationner pendant les périodes d’affluence touristique. Les riverains pourront continuer à stationner sur la place. Un jour par mois, ceux-ci ne seront pas autorisés à stationner. Ce sera un jour sans voiture. La place sera encore plus belle.

La volonté est de redonner une vraie dynamique au village. Et ce sera aussi grâce à Huberte, à George, à Paul et à tous les autres.

D’après Marie Bourguignon, RTBF.BE

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