LIEGE : L’ancien palais des princes-évêques et des états du pays de Liège (extraits, 1980)

Avant de devenir le siège du Gouvernement provincial et d’abriter quelques-uns des hauts magistrats du Royaume, le Palais des Princes-Evêques a connu de nombreux avatars dus à l’action d’hommes qui furent illustres ou anonymes, inspirés par le désir de réaliser un ouvrage prestigieux ou contraints par les vicissitudes d’une histoire principautaire aussi riche que tourmentée.

Aujourd’hui, cette étonnante création architecturale constitue sans doute le plus éclatant témoignage de la pérennité liégeoise.

J’ose espérer que la diffusion de la présente brochure, réalisée grâce à l’active collaboration du Ministère des Travaux publics et de la Province de Liège, contribuera un tant soit peu à rendre moins fugace l’inévitable envoûtement que ce vénérable monument exercera sur tous ceux qui, dès 1980 et grâce au Millénaire de la Principauté, auront enfin la chance de le visiter plus systématiquement.

Gilbert MOTTARD, Gouverneur de la Province de Liège


Synthèse historique

Au temps de l’évêque Hartgar (Xe siècle), le moine irlandais Sédulius nous décrit la résidence de l’évêque comme une demeure somptueuse. Elle possède une tour de cent coudées, le toit est revêtu d’or, les fenêtres sont garnies d’une substance vitrée que le soleil pouvait traverser. A l’intérieur les murs sont peints de couleurvives représentant des scènes du Nouveau Testament.

Les incursions des Normands ruinèrent sans doute la “principale maison de l’évêque” car nous voyons Eracle (fin du Xe siècle), établir son palais dans un lieu fortifié près de la collégiale Saint-Martin au sommet du Publémont.

Lors du règne de Notger (972-1008), Liège va prendre une rapide extension et les églises construites sous l’impulsion du Prince-Evêque vont donner à la ville la disposition générale qu’elle conservera jusqu’à la fin de l’ancien régime. Cette fois, l’auteur de la Vita Notgeri parle d’un palais intégré dans le système défensif de la cité. Ce bâtiment tient de la forteresse et de l’exploitation domaniale, répondant ainsi à un rôle qu’il jouera pendant tout le Moyen Age.

En 1185, un incendie allumé par la foudre détruisit la cathédrale et le palais proche. C’est le prince-évêque Raoul de Zahringen qui le fit reconstruire et dans la vue de cet édifice éditée par Blaeu en 1 649, on remarque à la façade vers la place Saint-Lambert une construction romane qui paraît antérieure à la construction gothique du palais d’Erard de la Marck. Il pourrait s’agir d’un vestige du bâtiment du XIIe siècle.

Lors des événements tragiques de la seconde moitié du XVe siècle, guerre d’indépendance contre les ducs de Bourgogne (1465-1468), occupation bourguignonne (1468-14 7), guerre civile (1482-1492), le palais maintes fois pillé devient inhabitable. Le dernier évêque du Moyen Age, Jean de Hornes, cesse d’y résider et l’incendie ravage, en 1505, les bâtiments abandonnés.

En 1506, Erard de la Marck monte sur le trône épiscopal et bâtit le palais que nous connaissons aujourd’hui. Organisé en fonction de trois cours – la troisième a disparu au XIXe siècle – lI reprend certainement le plan médiéval et bien qu’il soit gothique, il apparaît, dans sa construction et sa décoration, largement tributaire de l’art français et de l’art italien de l’époque.

En effet, la disposition des bâtiments de la première cour évoque l’aile construite sous Louis XII au château de Blois, les cannelures des colonnes, celles du château de Gaillon et les tirants de fer disposés perpendiculairement à la galerie de la cour d’honneur se retrouvent à Pavie, Milan et Florence.

La décoration sculptée, si elle est encore tributaire du fantastisque médiéval, présente néanmoins des images qui s’inspirent des œuvres et de l’esprit des humanistes de la Renaissance.

Une autre source d’inspiration contemporaine apparaît dans les nombreuses têtes d’indiens emplumés connues par les masques, dessins et costumes offerts à Charles-Quint et à Marguerite d’Autriche par les explorateurs du Nouveau-Monde.

Le palais subira quelques modifications jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. En 1734, l’aile méridionale fut détruite par un incendie et Georges Louis de Berghes fit reconstruire par Jean-André Anneessens, en style classique, la façade actuelle. Les lucarnes gothiques et le premier étage des ailes ouest et est de la première cour seront abattus et réédifiés progressivement de 1734 à 1766 en style classique. Velbrück (1772-1784) voudra rendre certaines salles du palais plus agréables en agrandissant des fenêtres et en supprimant les épaisses croisées de pierre qui obscurcissaient les pièces.

Lors de la Révolution, après les pillages de 1793, le palais fut laissé à l’abandon. S’opposant à la proposition d’en faire une caserne, l’administration d’arrondissement y logea l’administration régionale et les juridictions créées par la République.

Le préfet Desmousseaux installa la préfecture dans l’hôtel de Hayme de Bomal au quai de Maastricht où elle restera jusqu’en 1831, tandis que les bureaux du département gagnaient l’hôtel Curtius.

Le palais ne conservait donc que des fonctions judiciaires.

La troisième cour servait de préau à une prison pour femmes et pour vagabonds, et dans la première cour, les bouquinistes et les fripiers avaient dressé leurs échoppes sous les galeries où déjà ils s’étaient établis au début du XVIIe siècle.

L’administration départementale, devenue provinciale changea plusieurs fois de siège de réunion. Quand l’hôtel Curtius fut repris par le Mont de Piété, elle émigra vers la rue Hors-Château, de là elle passa à l’ancien couvent des Bons Enfants. Après l’incendie de celui-ci en 1845, elle dut s’installer dans le vaste immeuble que Cockerill avait fait construire place de l’Université. La Députation permanente y tenait aussi ses séances tandis que le Conseil provincial se réunissait dans les bâtiments de l’Université. Le Gouverneur ne conservait qu’un bureau dans l’immeuble de la place Cockerill.

Depuis l’indépendance, la propriété du palais faisait l’objet d’un litige entre la Province et l’Etat, de sorte que la décision de restaurer le bâtiment ne pouvait être prise par aucun de ces pouvoirs.

Ce n’est qu’en 1844 qu’interviendra l’arrêt de la Cour de Cassation qui, choisissant définitivement la thèse des autorités centrales permit à celles-ci de prendre leurs responsabilités en assumant les charges de propriétaire.

Les autorités et services provinciaux désiraient revenir au palais et, après de longues discussions, la Députation permanente se prononça pour la construction d’un Palais provincial face à la future place Notger. Il abrite-rait les appartements du gouverneur et l’administration.

Pour cet édifice, un concours fut institué et Charles Delsaux obtint le prix. Le jeune architecte est préoccupé par le souci, nouveau à l’époque, de restaurer le bâtiment dans le style primitif. Il démolit donc l’aile des Etats construite au XVIIIe siècle dans un style qui lui semble détruire l’unité du palais d’Erard, et il lui substitue une construction inspirée du XVIe siècle qui tente de combiner une pensée “moderne” avec des éléments gothiques. La construction de cette aile nouvelle à l’ouest de la première cour, l’obligea à restaurer la façade du côté de la cour. II remplacera les barbacanes du XVIIIe siècle par des lucarnes gothiques. Dans la suite, le travail de restauration de la cour sera continué par Léopold Noppius, sculpteur et architecte.

Le roi Léopold Ier vint poser la première pierre de ce bâtiment en 1849. En 1853, le Conseil provincial siégeait dans la salle néogothique qui lui était réservée tandis que le gouverneur avait occupé ses appartements dès 1852. Le restant du palais abritait trois administrations distinctes : Justice, Finances, Archives de l’Etat.

La Justice, qui se trouvait ainsi à l’étroit étendit ses bureaux dans un bâtiment construit par l’architecte Godefroid Umé à front de la rue Sainte-Ursule où les maisons appuyées sur le palais furent démolies. Umé dessina cette façade dans le style classique de celle qu’il prolongeait. Ces travaux l’amenèrent à restaurer fidèlement l’aile méridionale de la deuxième cour qui formait la façade intérieure des bâtiments de la rue Sainte-Ursule.

En 1880, la province se préparait à fêter le cinquantenaire de la Belgique ; aussi, en 1878, un arrêté ministériel chargea le Gouverneur de présider la commission qui devait mettre au point le choix des personnages, des reliefs et des blasons retenus pour décorer la façade du Palais provincial. Ces sculptures furent terminées en 1887.

Quelques travaux furent encore entrepris en 1905 à l’occasion de l’Exposition internationale mais on devra attendre l’année 1962 pour qu’une campagne systématique de restauration soit entreprise par le Ministère des Travaux publics.

Elle durera jusqu’en 1978. Le palais tout entier fut consolidé, les pierres altérées des colonnes remplacées et resculptées, et le ravalement des façades extérieures et intérieures en 1975 révéla aux yeux de tous un nou-veau palais, animé par l’alternance de pierres de teintes différentes où la lumière joue.

M. NICOLAS, Conservatrice honoraire à l’ULiège


© visitezliege.be

La façade de la place Saint-Lambert (sud)

Sa section de style classique fut construite après l’incendie de 1734, sous le règne de Georges-Louis de Berghes (1724-1743) dont les armoiries ont été reconstituées au fronton. L’architecte choisi était Jean-André Anneessens, fils du célèbre doyen des métiers de Bruxelles décapité en 1719. A gauche du portail, l’ancien Hôtel des Etats, actuel Palais provincial. A droite, le palais de Justice. L’aile néogothique de celui-ci a été édifiée de 1868 à 1870 par l’architecte Godefroid Umé.

G.-L. de Berghes fut sans doute une des personnalités les plus attachantes de l’histoire principautaire. N’ayant jamais demandé aucun impôt au peuple, c’est sur sa cassette personnelle qu’il préleva notamment les deniers nécessaires à la reconstruction du château de Seraing. Il laissa cependant à sa mort une succession assez considérable ; or, son testament avait été rédigé de la façon suivante : “J’institue mes chers frères, les pauvres de la Cité de Liège, mes légataires universels.

© walloniebelgiquetourisme.be

La façade occidentale

Cette façade fut édifiée vers 1850 par Jean-Charles Delsaux, dans le style d’Erard de la Marck. A la fin du XIXe s., on l’orna des armoiries des Bonnes Villes et des grandes subdivisions territoriales du Pays de Liège, des blasons des trente-deux Bons Métiers de la Cité, de dix-neuf bas-reliefs rappelant quelques événements marquants de l’Histoire liégeoise, ainsi que de quarante-deux statues représentant des personnages historiques ou légendaires, dont le nom peut être rattaché d’une manière ou d’une autre à celui de la Principauté. Parmi ces derniers, on peut notamment épingler : Ambiorix (chef des Eburons) ; Jean d’Outremeuse (chroniqueur liégeois du XIVe siècle) ; Pépin de Herstal, son fils Charles Martel et le petit-fils de celui-ci, Charlemagne ; Pierre l’Ermite et Godefroid de Bouillon ; Saint-Lambert et Saint-Hubert (tous deux furent évêques de Tongres ; Lambert ayant été assassiné à Liège vers 705, Hubert fit ramener ses reliques à l’endroit de son martyr, et lui consacra une église) ; Notger ; Lambert Lombard (nos anciens billets de 100 BEF ont popularisé les traits de celui qui fut le peintre liégeois le plus célèbre de la Renaissance) ; Erard de la Marck.

© liege.onvasortir.com

La première cour

L’habile jeu des perspectives permet à l’ensemble de suggérer une impression “de parfaite unité, de discipline savamment étudiée“, alors que les soixante colonnes que compte le péristyle sont toutes différemment ornementées. Remarquablement restaurée – notamment, depuis 1965, par la Régie des bâtiments, sous les auspices des différents ministres des Travaux publics – cette cour a conservé l’apparence qu’avaient conçue Erard de la Marck, qui fut plus qu’un mécène, et son architecte Arnold Van Mulcken. En combinant “survivances médiévales et emprunts à la Renaissance“, ils concrétisèrent étonnamment l’union de deux cultures, de deux univers que le temps et l’espace pourtant séparaient : le Moyen Age de l’Europe septentrionale et l’Italie du Quattrocento. Sur la plupart des colonnes, on découvre des masques grimaçants entourés de feuillage, ainsi que des têtes de fous et des marottes de bouffons. Cette iconographie est sans doute due à l’influence qu’eurent sur Erard de la Marck des ouvrages comme La Nef des fous de Sébastien Brant et l’Eloge de la Folie d’Erasme. Notons par ailleurs le résultat d’une amusante coquetterie : sur une des colonnes de la façade ouest – la sixième, de droite à gauche – est sculpté le visage de J.-C. Delsaux, l’architecte qui dirigea les travaux de restauration au XIXe s.

© mercatorfonds.be

La seconde cour

Le jardin français et la pièce d’eau font de cette cour injustement méconnue des Liégeois un lieu moins austère, plus intime que ne l’est la première. Les galeries des ailes nord et sud datent du XVIe siècle. On ne pourra qu’admirer, à la gauche de l’aile sud, une méridienne du XVIIIe siècle, très opportunément restaurée et embellie.

© Ministère des travaux publics

Plan de l’ancien Palais (1949)

      1. Hall d’entrée
      2. Salle des pas-perdus
      3. Salle de la Députation permanente
      4. Salle du Conseil provincial
      5. Salle des gardes
      6. Salon Louis XV
      7. Hall d’entrée des salles de réception du Gouverneur
      8. Salle à manger
      9. Salon d’Audenaerde
      10. Salon lambrissé
      11. Salon d’Achille
      12. Quatrième salon
      13. Chambre de la Reine
      14. Cabinet du Procureur général
      15. Cabinet des Avocats généraux
      16. Escalier d’honneur
      17. Cabinet du premier président de la Cour d’Appel
      18. Grande galerie
      19. Salle des délibérations du jury de la Cour d’Assises
      20. Salle du Conseil de l’Ordre des Avocats
      21. Cabinet du Bâtonnier
      22. Bureau des Premiers substituts du Procureur du Roi
      23. Cabinet du Procureur du Roi
      24. Cabinet du Secrétaire du Procureur du Roi
      25. Cabinet du Président du Tribunal
      26. Salle d’audience A.
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LIEGE : la collégiale Saint-Martin-en-Mont, cathédrale éphémère, forteresse sacrée, une fondation détournée

[d’après VISITEZLIEGE.BE] Ancienne collégiale fondée au Xe siècle, incendiée en 1312. La nouvelle tour carrée, visible depuis de nombreux points de vue de la ville, a été achevée vers 1410. Dans le choeur et le vaisseau gothiques du XVIe siècle, vous pouvez admirer un calvaire du début du XVIe siècle, le mausolée d’Eracle, une belle statue de Notre-Dame de Saint-Séverin en bois polychrome (XVIe siècle, la chapelle du Saint-Sacrement et, ornée de médaillons de Del Cour (XVIIIe siècle) ainsi que des vitraux remarquables du XVIe siècle. A voir également, la chaire de vérité du début du XVIIIe siècle, les souvenirs de la Fête-Dieu, un magnifique maître-autel et, dans la crypte, un gisant en marbre noir de Theux.

Adresse : Rue du Mont Saint-Martin, 66 à 4000 Liège

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Cathédrale éphémère, forteresse sacrée, une fondation détournée

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Le siège épiscopal était implanté dans une cuvette profonde, ouverte à tous les dangers. L’évêque Eracle (959-971) décide son transfert. En 965, une nouvelle cathédrale Sainte-Marie-et-Saint-Lambert et un palais neuf s’élèvent sur la crête naturellement défendue du Publémont. Mais Notger (972-1008) abandonne le projet de son prédécesseur. Il revient au lieu saint -celui du martyre de Lambert- pour y bâtir la vaste cathédrale romane qui subsistera jusqu’à l’incendie en 1185 et il protège l’ensemble de la Cité par des fortifications. Il ravale l’église du Publémont au rang de collégiale. Il l’achève et la place sous le vocable de saint Martin de Tours, l’un des plus populaires de la chrétienté, mais aussi l’un des saints protecteurs des princes capétiens et des princes ottoniens. La dédicace à saint Martin révèle la politique de Notger, ses sentiments anticarolingiens et sa sympathie active dans l’avènement d’Hugues Capet. Incorporée au système défensif de la Cité, SaintMartin est désormais associée à la protection d’une de ses portes. Elle est devenue une ”forteresse sacrée”.

LA COLLEGIALE INCENDIEE

Août 1312. A Liège, c’est l’émeute. Les métiers, marchands et artisans -ceux qu’on appelle les petits-, soutenus par les chanoines de Saint-Lambert, se battent pour conserver une part du pouvoir fraîchement acquise. Un nombre
considérable de nobles liégeois cherchent asile à Saint-Martin. La foule en colère y boute le feu, condamnant les réfugiés à une mort atroce. La collégiale vit l’un des drames les plus effroyables de l’histoire liégeoise : il gardera le nom de Mal Saint-Martin.

L’ACTION DES GRANDS MECENES

La Renaissance à Liège est le fait du prince Erard de la Marck (1505-1538). La reconstruction de la collégiale, ruinée par les malheurs de 1312 et de  468, démarre à l’avènement de cet homme hors du commun. Partant du choeur, le chantier progresse lentement vers l’ouest et la tour, à laquelle le grand vaisseau va s’arrimer. Interrompus de 1530 à 1540, les travaux se poursuivent jusqu’à la fin du XVIe siècle, au milieu de tracas financiers qui expliquent peut-être la simplicité de l’architecture gothique de l’édifice. Les verrières remarquables de l’abside -l’un des plus beaux ensembles de vitraux européens du XVIe siècle- sont en cours de restauration. Elles sont attribuées à Richard Hoesman, un verrier liégeois qui, accusé d’hérésie, sera banni de Liège en 1533.

Grand bienfaiteur de Saint-Martin, le chanoine Jean Visbrocus a financé la construction des chapelles nord (vers 1580). Généreux mais prudent, il a fait réaliser son propre monument funéraire dès 1576. Un autre grand mécène, le chanoine Charles Haaken, doyen de 1924 à 1945, a enrichi son édifice de sculptures acquises sur le marché des antiquités. Parmi celles-ci, trois chefs-d’ oeuvre de la statuaire mosane des années 1500 : une sainte Anne Trinitaire, une Vierge et un saint Jean au Calvaire.

L’UNE DES PLUS BELLES VIERGES MOSANES – L’UNE DES PLUS VENEREES : Notre-Dame de Saint Séverin

La légende raconte qu’elle est l’oeuvre d’un Juif qui l’aurait sculptée pour sa femme catholique, cloîtrée chez elle par la paralysie. Elle est l’image même  de la tendresse et de l’amour. Considérée comme miraculeuse à partir de 1631, elle a quitté l’église Saint-Séverin supprimée (1803) et trouvé refuge à Saint-Martin en 1805.

1996 : 750ème ANNIVERSAIRE DE LA FÊTE-DIEU

La création au XIIIe siècle de la fête du Saint-Sacrement est un temps fort de l’histoire de l’Eglise. Saint-Martin est au centre de cet évènement qui, de 1230 à 1264, met en scène Julienne -prieure de Cornillon-, Eve -son amie recluse à Saint-Martin- et quelques membres influents du chapitre de la collégiale. Aussi ce berceau de la Fête-Dieu accordera-t-il une importance toujours plus grande au culte eucharistique. Dans l’église reconstruite, une chapelle est réservée au culte et à la confrérie du Saint-Sacrement instaurée en 1575. Ce lieu, particulièrement saint, sera l’objet de soins constants. Les meilleurs artistes liégeois ont participé à sa luxueuse décoration qui, par la peinture et la sculpture, évoquait les préfigures, les figures et les symboles de l’Eucharistie. A partir du XVIIIe siècle, les jubilés de la Fête-Dieu sont fêtés avec beaucoup de solennité. Pour marquer le Ve centenaire, les chanoines font réaliser un maître-autel spectaculaire. Premier à Liège des autels “à la romaine”, il est conçu comme un somptueux trône d’exposition pour le saint Sacrement. Pour la célébration du 750e anniversaire de l’institution de la Fête-Dieu (1996), la basilique Saint-Martin fait peau neuve. Le gros-oeuvre, les vitraux et l’orgue de l’ancienne collégiale Saint-Pierre -oeuvre exceptionnelle de Jean-Baptiste Le Picard (1739-17 41 )- doivent être restaurés. Ce projet ambitieux de complète réhabilitation exige, pour aboutir, le concours de tous.


[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : dématérialisation, partage, correction et iconographie | source : visitezliege.be ; Les collégiales liégeoises (n° 5 – Liège : Histoire d’une église, 1991) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © visitezliege.be ; © dp.


A Liège, encore…

LIEGE : la collégiale Saint-Barthélemy, la dernière née des collégiales liégeoises

[d’après VISITEZLIEGE.BELa collégiale. Fondée entre 1010 et 1015 hors les murs de la cité, cette ancienne collégiale, caractéristique de l’architecture rhéno-mosane, fut édifiée, en grès houiller, de la fin du XIe siècle(chœur) aux dernières décennies du XIIe siècle. Remarquable mobilier baroque liégeois. L’intérieur du massif occidental, exceptionnel par ses tribunes, a partiellement retrouvé son allure d’origine.
Les fonts baptismaux. L’église Saint-Barthélemy renferme un des chefs d’oeuvre universels de la sculpture romane, considéré comme une des sept merveilles de Belgique : des fonts baptismaux en laiton (1107-1118) provenant de Notre-Dame-aux-Fonts, l’ancien baptistère de la cité. Cette église, accolée jadis à la cathédrale Saint-Lambert, fut détruite avec elle à la fin du XVIIIe siècle.

Adresse : Place Saint-Barthélemy à 4000 Liège

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LA DERNIÈRE NÉE DES COLLÉGIALES LIÉGEOISES

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Consacrée le 30 octobre 1015 par saint Héribert, archevêque de Cologne, et Baldéric II, évêque de Liège, l’église SaintBarthélemy est une fondation “hors-les-murs” du grand-prévôt de Saint-Lambert, Godesclac de
Morialmé. Témoin précieux de l’architecture romane de style rhéno-mosan, elle appartient
aujourd’hui à la triste catégorie des chefs-d’oeuvre en péril.

[La plaquette qui nous sert de source date de 1991 : entretemps, la collégiale a été magnifiquement restaurée]

LA GROTTE DE SAINT BERTREMIER

C’est sous ce nom évocateur de mystère que les chartes médiévales  désignent la crypte extérieure aménagée devant le choeur oriental. Il en reste des vestiges. Souterraine ou en hors d’oeuvre , la crypte est fréquente dans les collégiales et les abbatiales du diocèse au XIe siècle. Elle sert au culte des défunts : les restes du fondateur ou les reliques d’un autre saint y sont conservées et sont l’objet de pèlerinages. La crypte de Saint-Barthélemy, ouverte par des couloirs sur les bras du transept, abritait les reliques de saint Ulbert.

A L’OUEST, UN DEUXIÈME CHOEUR

La construction de la collégiale romane s’est achevée vers 1170-1 190 par la réalisation du Westbau. Pour comprendre cet énorme massif de grès houiller, il faut faire abstraction du portail creusé dans l’axe au XVIIIe siècle. L’avant-corps n’était pas un lieu de passage ; il abritait le contre-choeur ou choeur occidental. Son décor de bandes lombardes (bandes verticales en saillie réunies au sommet par une frise d’arcatures) est caractéristique de l’architecture romane en pays mosan.

CHEFS-D’OEUVRE EN EXIL

D’aucuns sont partis, d’autres sont venus enrichir celle qui, sous l’Ancien Régime, était la plus pauvre des collégiales liégeoises.

Lorsque j’ai consenti, Mr le Maire, que le carillon du Val Saint-Lambert fut placé en l’église de Saint-Barthélemy, j’ai cédé aux sollicitations de MM. les marguilliers [membres du Conseil de Fabrique] contre mon intérêt personnel ; car je ne leur dissimulai pas que je donnerais volontiers une somme pour éloigner du lieu que j’habite le bruit monotone et presque insupportable d’un carillon.

Lettre du préfet Micoud d’ Umons au maire de Liège (30 avril 1807)

LES FONTS BAPTISMAUX, MIRACLE DE L’ART MOSAN

Fondus avec un art à peine comparable“, prophétise en 1119 le vers 314 du Chronicon rythmicum. L’ oeuvre la plus célèbre et la plus étudiée du patrimoine artistique liégeois -les fonts baptismaux de Saint-Barthélemy- a jusqu’ici, reconnaissons-le, résisté à toutes les tentatives de rapprochement. N’est-ce pas l’essence même du miracle, “cette chose admirable dont la réalité semble extraordinaire“?

HELLIN

Archidiacre de Liège et abbé de Notre-Dame (1107-1118), Hellin a fait exécuter ces fonts pour son église. Voisine de la cathédrale, l’église Notre-Dame détenait à Liège le droit de baptême. Jusqu’à l’an mil, ce privilège fut même un monopole. Depuis Notger, elle le partageait avec l’église Saint-Adalbert en Ile. Les célèbres fonts seraient, croit-on, un coup d’éclat dans cette “guerre de prestige” que se livrèrent les deux baptistères aujourd’hui disparus.

CHEF-D’OEUVRE D’UN ORFEVRE

Le Chronicon rythrnicum ne mentionne pas l’auteur des fonts. La Chronique de 1402 l’identifie à Renier orfèvre de Huy. Assertion contestée par les spécialistes qui s’affrontent sur cet épineux problème de paternité. Mais tous s’accordent à reconnaître la perfection de l’oeuvre et de la technique utilisée, celle de la fonte à la cire perdue.


[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : dématérialisation, partage, correction et iconographie | source : Les collégiales liégeoises (n° 5 – Liège : Histoire d’une église, 1991) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © dp.


A Liège, encore…

LIEGE : la collégiale Saint-Denis, une tour forte dans l’enceinte notgérienne

[d’après VISITEZLIEGE.BE] Collégiale fondée en 987 sous l’évêque Notger et intégrée dans le mur d’enceinte de la cité. La collégiale possède la plus ancienne nef romane liégeoise (1011). Seul le chœur a été reconstruit en gothique (XVe siècle). Décor intérieur baroque (fin XVIIIe siècle). On peut y voir le retable de la Passion, sculpture sur bois du XVIe siècle comptant environ 150 figurines, ainsi que les panneaux des volets peints par Lambert Lombard et représentant des épisodes de la vie de saint Denis.

Adresse : Rue de la Cathédrale, 64 à 4000 Liège

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UNE TOUR FORTE DANS L’ENCEINTE NOTGÉRIENNE

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Point stratégique de la rive gauche : c’est là que, passé le pont d’Ile, le bras secondaire de la Meuse rejoint le cours du fleuve. Fondation de Notger (en 987), la collégiale Saint-Denis fait partie du système défensif de la Cité. Voisine de l’enceinte urbaine, la tour massive et haute est une monumentale tour de guet. Comme pour Saint-Martin-en-Mont, le choix de la dédicace ne relève pas du hasard, mais bien de la politique menée par le grand prince-évêque : Denis, premier évêque de Paris, est lui aussi un saint protecteur des princes Robertiens-Capétiens soutenus par Notger.

CONTRASTES EXTÉRIEURS

Le profil curieux de Saint-Denis, au vaisseau bas dominé à l’est par un  choeur élevé (le plus élevé de Liège) et à l’ouest par la haute tour, est le résultat de diverses campagnes de travaux. De l’édifice consacré en 1011 (une première église, consacrée en 990, aurait disparu dans un incendie treize ans plus tard), seuls subsistent la grande nef romane en grès houiller (elle est la doyenne des nefs liégeoises) et le bas du transept. La tour occidentale avec ses deux tourelles d’escalier a été vraisemblablement bâtie au début du XIIe siècle. Le beffroi, en bois recouvert d’ardoises, est généralement daté de la fin du Moyen Age. Le choeur, élevé en pierre de Lorraine entre 1352 et 1429, est la première et la seule étape d’un vaste projet de reconstruction qui n’a pas été mené à bien.

HARMONIES INTÉRIEURES

L’ancienne collégiale a conservé des témoins de chaque époque de son passé. Eglise à visages multiples, elle est à la fois romane, gothique et rococo. Et ces empreintes diverses, heureusement épargnées par les inconditionnels de l’unité de style, viennent d’être remises en valeur par une restauration exemplaire.

LE RETABLE DE LA PASSION

Cent cinquante figurines, parachevées dans les moindres détails, animent ce retable monumental, considéré comme l’un des meilleurs ouvrages de la sculpture brabançonne du XVIe siècle. Jadis placé sur le maître-autel, il se compose de deux parties distinctes : le haut retrace en six tableaux le drame de la Passion, tandis que la prédelle illustre la vie de saint Denis. Si l’ensemble est régi par les règles de l’art gothique, la prédelle fait une large part au décor renaissant. Pareilles diversités, qui apparaissent aussi dans les costumes et le traitement des draperies, permettent de supposer une réalisation en deux temps.

HOMONYMIE FÂCHEUSE

Dès le Moyen Age, Denis, premier évêque de Paris décapité au IIIe siècle avec Rustique et Eleuthère sur le Mons martyrum (Montmartre), a été confondu avec Denys l’Aréopagite, philosophe athénien converti par saint Paul (Ier siècle). Le retable n’échappe pas à la règle et juxtapose les épisodes de leur vie respective.

… ET SES VOLETS PEINTS

Ils étaient douze, peints sur les deux faces. Ouverts (quelle ampleur devait alors avoir le somptueux retable!) ou fermés, ils complétaient les épisodes de la vie du Christ et de la vie “des saints Denis”. Considérés dès 1700 comme le chef-d’oeuvre de Lambert Lombard (1505-1566), ils n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Quatre volets sont conservés dans l’église.

LE BUFFET D’ORGUE LE PLUS ANCIEN DE LIÈGE

Placé au fond de la nef en 1589 (il a imposé la fermeture de la grande baie qui mettait en communication le premier étage de la tour et le vaisseau), il a, de tous temps, fait l’objet des meilleurs soins. S’il a perdu ses volets peints -ils illustraient bien sûr la vie de saint Denis-, il a gardé sa riche décoration typique des années 1600 (masques, bucrânes, mufles de lion) et quelques ajouts (les feuilles d’acanthe) louisquatorziens. Les férus d’iconographie s’attacheront surtout à son avant-corps : la balustrade de la tribune sculptée de saints ermites et le positif surmonté de trois petites statues, saint Denis céphalophore et ses deux compagnons d’infortune, Rustique et Eleuthère.

SAINT DENIS ENCORE ET LA VIERGE OMNIPRÉSENTE

Tout édifice religieux privilégie le culte de son saint patron représenté dans la sculpture décorative, la statuaire et la peinture. Mais à Liège, le culte patronal est partout contrebalancé par le culte marial particulièrement développé. La cathédrale Sainte-Marie-et-Saint-Lambert l’illustrait parfaitement avec ses deux choeurs opposés, dédiés l’un au martyr et l’autre à la Vierge. Dans la collégiale Saint-Denis, la Vierge et l’évêque de Paris étaient également associés et figuraient dès le Moyen Age à l’entrée du
choeur.

SAINT-DENIS, TERRE D’ACCUEIL

Provenant de paroisses supprimées au début du XIXe siècle, plusieurs  oeuvres d’art de grande qualité ont trouvé refuge dans la nouvelle paroissiale Saint-Denis. Parmi elles, la statue miraculeuse de Notre-Dame-du-Pont-des-Arches et la très belle chaire de vérité de l’église Sainte-Ursule.


[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : dématérialisation, partage, correction et iconographie | source : Les collégiales liégeoises (n° 5 – Liège : Histoire d’une église, 1991) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © dp.


A Liège, encore…

LIEGE : Pierreuse

[HISTOIRESDELIEGE.WORDPRESS.COM, 5 novembre 2021, par Claude WARZEE] Le quartier de Pierreuse est situé derrière l’ancien palais des princes-évêques (1) , au-delà de la tranchée et du tunnel ferroviaires (2). Outre bien sûr la rue Pierreuse elle-même (3), il comporte la rue Volière (4), la rue Fond Saint-Servais (5), au Pèrî (6) et la cour des Minimes.

Les origines

La rue Pierreuse est une des plus anciennes voies de Liège ; au début du VIIIe siècle, déjà, elle constitue le point de départ du chemin vers Tongres. Selon Jean d’Outremeuse, les premières habitations auraient été bâties là peu après la mort de saint Lambert en 705, ce site élevé les mettant à l’abri des inondations fréquentes de la Meuse.

On admet généralement que le terme Pierreuse trouve son origine dans la composition du sol de la colline, lequel est exploité pour ses grès et ses schistes houillers. Le prince-évêque Notger, à la fin du Xe siècle, a profité de cette ressource géologique pour ériger une muraille autour de la cité. Neuf siècles plus tard, le creusement du tunnel ferroviaire a permis de redécouvrir d’anciennes carrières.

En outre, depuis les temps les plus anciens, les terrains non destinés à l’extraction de la pierre ou de la houille sont consacrés aux vignobles.

C’est avec une déclivité de 14% que la rue Pierreuse gravit la colline qui mène sur les hauteurs de Sainte-Walburge. On raconte qu’elle a été la première artère empierrée de la cité, pour faire face aux torrents de boue qui dévalaient la pente les jours d’intempérie.

Les premiers habitants de Pierreuse ont été des notables proches de la cour du prince-évêque et des tribunaux, mais aussi des exploitants de carrières et de fosses houillères. S’y sont aussi installées des auberges et brassines (débits de boissons).

Quand la rue s’est peuplée davantage, aux XIIIe et XIVe siècles, elles s’est complétée de divers métiers : boulangers, bouchers, barbiers, pelletiers, tailleurs… et même dentellières au XVIIe siècle.

En octobre 1520, c’est par la porte Sainte-Walburge et Pierreuse que Charles Quint a fait son entrée à Liège, invité par le prince-évêque Érard de la Marck.

La ferme de la Vache

La ferme de la Vache en 1956 © KIK-IRPA

Cette ferme remonte à la fin du XVIe siècle et a été remaniée aux XIXe et XXe siècles. Elle a été classée en 1981.

On raconte souvent que ce vaste domaine de bâtiments, prés et jardins, a été occupé dès 1620 par des Jésuitesses anglaises, remplacées par des Sépulcrines anglaises à la suite de la suppression de leur ordre, en 1630, par le pape Urbain VIII. Ces religieuses y géraient un pensionnat fréquenté par des jeunes filles issues des plus hautes familles liégeoises ou anglaises, un externat étant réservé aux élèves de condition plus humble. Elles ont déménagé dans le faubourg Saint-Gilles en 1650, expulsée de Pierreuse lors de l’aménagement de nouvelles fortifications décidées par le prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière.

Dans un article publié dans la Libre Belgique en juillet 2013, Lily Portugaels s’appuie sur une publication de Bruno Dumont, de l’ASBL Vieux-Liège, pour défendre l’idée que le couvent des Sépulcrines se trouvait non pas sur le site de la ferme de la Vache, mais de l’autre côté de la rue Pierreuse, sur les terres dites du Crexhant (voir ce lien).

L’appellation ferme de la Vache remonte au XVIIIe siècle, époque où prospère l’économie laitière. Le site est devenu, en 1854, la propriété des Hospices civils, puis de l’Assistance publique, avant d’être intégré au patrimoine du CPAS de Liège, qui y développe un projet de réinsertion sociale par le maraîchage biologique.

XIXe-XXe siècle

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, à l’époque de la révolution industrielle, le quartier devient plus populeux. Les brassines, qui pratiquent souvent la prostitution, sont fréquentées par les militaires de la citadelle et contribuent à rendre les lieux ‘mal famés‘ (étymologiquement : de mauvaise réputation). L’escalier de la montagne de Bueren, terminé en 1880, a d’ailleurs été conçu pour permettre à la garnison d’accéder au centre-ville sans passer par la rue Pierreuse, qui lui est désormais interdite.

Au début du XXe siècle, la population reste de condition modeste et compte de plus en plus d’immigrés, tout ce petit monde disposant de ses commerces de proximité. Le quartier est décrit comme pittoresque et cosmopolite. Il intéresse les photographes, qui lui dédient des cartes postales, sur lesquelles les habitants, surtout les enfants, se plaisent à poser.

Barricade

Lieu-dit “Barricade” dans les années 1960 © Ville de Liège

Ci-dessus, le lieu-dit barricade dans la seconde moitié des années 1960 (lieu-dit ainsi nommé en souvenir des grands meetings qui ont fait résonner la rue depuis le XIXe siècle jusqu’aux grandes grèves des années 1960). [Cliquez ici pour lire la suite de l’article et découvrir beaucoup d’autres illustrations…]

Claude Warzée, Histoires de Liège

Merci à Christiane Stefanski pour cette découverte !

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LESSINES : ND à la Rose, l’hôpital devenu musée

[LALIBRE.BE, 10 août 2009] C’est un extraordinaire témoignage de l’évolution des hôpitaux et des soins de santé du Moyen Âge à nos jours. Si, au hasard d’une promenade, vous trouvez un crapaud bien desséché, gardez-le précieusement, car on ne sait jamais. Du moins s’il faut en croire une recette de pharmacie datant de… 1693 : “le crapaud entier desséché, tenu dans la main, dessous l’aisselle ou derrière l’oreille, arrête le saignement de nez. Etant appliqué sur le nombril, il guérit aussi le flux d’hémorroïdes.

Voilà un “remède” à découvrir, avec beaucoup d’autres, lors de la visite de l’hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines. Cet ancien monastère hospitalier est un endroit étonnant qui a conservé son cachet moyenâgeux et s’est reconverti en un musée fabuleux témoignant de l’histoire de la médecine dans l’atmosphère d’un décor d’un autre temps.

Effectuons un grand bond en arrière: c’est la princesse française Alix de Rosoit, dame d’honneur de la reine Blanche de Castille, qui fonda en 1242 l’hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines, respectant ainsi les dernières volontés de son mari, Arnould IV d’Oudenaarde. Alors âgé de plus de 60 ans déjà, celui qui était grand bailli de Flandres et aussi seigneur de Lessines, fut contraint de repartir à la guerre pour donner un coup de main au roi de France Louis IX. Blessé à la bataille de Taillebourg, près de Poitiers, il décédera quelques semaines plus tard.

© notredamealarose.be

Plutôt que de distribuer purement et simplement l’argent de son défunt mari, Alix décida de fonder un hôpital pour les pauvres en y installant aussi une communauté religieuse de chanoinesses, histoire de conforter un peu plus encore le repos de l’âme de son époux. L’hôpital Notre-Dame de la Rose arriva à point nommé, alors que Lessines connaissait une période de prospérité avec l’expansion de l’industrie drapière.

Ce développement économique et l’accroissement de la population allaient favoriser l’apparition de maladies et d’épidémies. Durant des siècles, l’hôtel-Dieu lessinois bénéficiera de donations et privilèges financiers en tous genres. Il sera protégé par les rois les princes et les ducs, par les papes et les évêques. L’hôpital de Lessines jouera son rôle social jusqu’en 1980. Un record de longévité qui s’explique par la qualité de l’organisation structurelle du site et par la présence ininterrompue de la communauté des religieuses augustines qui géra l’hôpital de sa fondation à la Révolution française et demeura dans les lieux aux XIXe et XXe siècles.

L’ancien monastère hospitalier, traversé par un bras de la Dendre, abrite donc aujourd’hui un musée qui témoigne de l’histoire de la médecine dans l’atmosphère d’un décor d’un autre temps, avec notamment cette très belle salle des malades datant du XVIIIe siècle. C’est aussi un des derniers exemples de site hospitalier autarcique complet, tel que les concevait l’Ancien Régime.

© notredamealarose.be

L’ensemble des bâtiments actuels forment un quadrilatère harmonieux autour du cloître et du jardin intérieur. Même si sept des vingt salles habituelles sont actuellement inaccessibles pour cause de rénovation, les visiteurs ne ratent (presque) rien puisque les objets de ces salles fermées temporairement ont été déplacés dans d’autres lieux du site. On peut y admirer une très belle collection d’objets médicaux illustrant la gynécologie et l’obstétrique ainsi que des aspects parfois étranges de l’histoire de l’accouchement.

Voici encore des tableaux d’élèves de l’école de Rubens et de Van Dyck, des meubles anciens, des pièces d’orfèvrerie, environ 800 étains (dont la vaisselle des patients), des porcelaines de Bruxelles et de Tournai, de nombreux cuivres et des linges précieux. La bibliothèque compte plus de 2.000 livres anciens, dont certains très précieux pour l’édition ou la reliure. Le fonds d’archives, riche de plusieurs milliers de pièces, dont la plus ancienne remonte à 1243, est quasiment intact. La nouveauté, c’est l’ouverture récente de quatre salles consacrées à la pharmacie et une autre en forme de cuisine d’époque.

Au coin des ailes nord et ouest, la pharmacie historique se présente dans son aspect de la fin du XIXe siècle. Le mobilier datant de la première moitié du XIXe siècle est constitué de deux grands corps d’armoire surmontés d’étagères. On enfermait ici les poisons, on y conservait les plantes médicinales et les herbes séchées, comme le lichen d’Islande utilisé contre la toux. Les remèdes et potions étaient fabriqués à partir d’extraits, de décoctions et d’infusions de plantes médicinales. Une autre salle évoque la fameuse thériaque, sorte de remède universel qui fit la la pluie et le beau temps pendant 18 siècles et qui avait le pouvoir de tout guérir.

© notredamealarose.be

Dans la salle voisine, c’est l’Helkiase qui est à l’honneur. Cet onguent très efficace contre les maladies de peau avait été mis au point à Lessines par Sœur Marie-Rose, à la fin du XIXe siècle. L’Helkiase contribua largement à la renommée de l’hôpital bien au-delà des frontières, d’autant que la sœur en question assura un véritable marketing de son produit en éditant des cartes postales, des calendriers et des panneaux-réclame. L’onguent sera finalement retiré de la vente au début des années 1940, après que l’on ait constaté des effets secondaires plutôt inquiétants.

Jean-Marie Antoine

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[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : partage, édition et iconographie | source : lalibre.be | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © notredamealarose.be | Remerciements à J.P. Wesel.


En Hainaut encore…

THEUX : la charmille du Haut-Maret (ou Haut-Marais)

[WEEKEND.LEVIF.BE, 17 juillet 2023] Pourquoi cette charmille est-elle considérée comme l’une des plus charmantes d’Europe ? Réponse dans notre série d’été qui dégaine des extraits de l’ouvrage 111 lieux à ne pas manquer en Wallonie. Un must pour frimer lors de vos balades estivales.

Une charmille est une allée constituée de charmes plantés en double rangée et qui se rejoignent pour former un tunnel de verdure. Nommée également « le berceau de La Reid », celle de La Reid est la plus longue d’Europe et est considérée comme l’une des plus belles du continent. L’hiver venu, elle se dégarnit peu : c’est donc un lieu de promenade privilégié et romantique. Cette voûte végétale soutenue par une structure métallique a été conçue par Adolphe Cortin, un forgeron local de l’époque. Elle est composée de plus de 4 500 plants de charmes, qui sont pour la plupart centenaires.

La charmille fut commandée en 1885 par le propriétaire du domaine de Haut-Marais. Il la fit planter entre le hameau de Vertbuisson et Haut-Marais afin d’offrir une promenade à l’abri des rayons du soleil aux visiteurs les plus fortunés venus en séjour à la campagne. Si elle ne fait plus que 600 mètres aujourd’hui, elle était autrefois deux fois plus longue : elle fut endommagée en mai 1940 par les chars allemands – les charmes n’ayant pas été replantés. La charmille tomba peu à peu dans l’oubli, avant d’être classée en 1975, puis restaurée entre 1979 et 1985. Depuis, les étudiants de l’Institut provincial d’enseignement agronomique de La Reid l’entretiennent dans le cadre d’un projet pédagogique qui demande un mois de travail bénévole par an.

En 2016, une liqueur, la Merveille de la Charmille, fut créée à partir des bourgeons des charmes à la suite d’une collaboration entre une coopérative de Theux, Vins et Élixirs de Franchimont, et le syndicat d’initiative de La Reid.

Nicolas BALMET, Le Vif

C’est où ?

Le long du Chemin de Quarreux, à 4910 La Reid (Theux). Plus d’infos auprès du Syndicat d’Initiative de La Reid

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TOURNAI : un pont des Trous relooké (Vivre la Wallonie, n° 60, été 2023)

[WALLONIE.BE/…/VIVRE-LA-WALLONIE? été 2023] L’élargissement de l’arche centrale de cet ouvrage emblématique de Tournai facilitera le passage, sur l’Escaut, de péniches à gros gabarit.

À Tournai, vous avez, bien évidemment, la cathédrale, incontournable joyau de l’architecture médiévale. Vous avez naturellement le beffroi, le plus ancien de Belgique. Ces deux monuments prestigieux sont d’ailleurs inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Et, à l’entrée de la cité de Clovis, vous avez également le pont des Trous, la célèbre porte d’eau de style gothique, érigée au XIIIe siècle, qui surplombe l’Escaut. C’est d’ailleurs ce dernier ouvrage qui a fait le plus parler de lui, ces dix dernières années.

Retour en 2013… La Région wallonne fait de la mise à gabarit de l’Escaut une priorité pour profiter de l’aménagement du canal Seine Nord-Europe. Priorité partagée par la Ville pour le développement de son activité économique. Différents projets d’aménagement, parfois très contemporains, sont déposés sur la table, allant de l’élargissement de l’arche centrale, jusqu’à sa suppression complète.

TOUCHE PAS À MON PONT

Dans la population, c’est l’émotion, la consternation. Et la contestation. Comment ose-t-on toucher aux trous du pont ! Comment imaginer le pont sans trous ? Plutôt que l’altération de ce vestige militaire, certains envisagent son contournement, mais cette proposition, fort coûteuse, sera rapidement abandonnée.

Pour éviter tout séisme, il est finalement décidé de reconstruire à l’identique, tout en conservant un maximum de pierres d’origine. Et pour permettre la traversée des péniches de plus de 2 000 tonnes, on élargira l’arche centrale pour atteindre un gabarit de 12,5 mètres sur 7 mètres.

Le chantier, supervisé par le SPW Mobilité et Infrastructures, débutera en août 2019 avec la “déconstruction” des arches du pont. S’ensuivra la phase de reconstruction avec, pour résultat, trois nouvelles arches, dont une seule, la centrale, enjambant désormais le fleuve. Les quais avoisinants en profiteront également pour faire l’objet d’un réaménagement complet.

Le pont des Trous new-look a été inauguré en grande pompe les 14 et 15 avril. Sa nouvelle fine passerelle en acier, permettant sa traversée au-dessus de la grande arche, en fait le parfait trait d’union entre son histoire et son avenir.

En savoir plus sur le chantier et le projet Seine-Escaut : www.scaldistournai.eu

La sculptrice liégeoise Bénédicte Wesel devant le pont des Trous en 1984-85 © collection privée

Tournai – Le pont des Trous, version 2023 © scaldistournai.eu

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[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : compilation, partage, correction et iconographie | source : Vivre la Wallonie | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © scaldistournai.eu ; © rtbf.be.


En Hainaut, encore…

LIEGE : château des Quatre Tourettes (XVIe)

[d’après CYBERLIEGE.BE] Le château des Quatre Tourettes appelé aussi Manoir des Quatre Tourettes est situé à Liège dans le quartier Saint-Léonard, au n°535 de la très ancienne rue Saint-Léonard. Elle se situe à environ 25 mètres en retrait de la voirie actuelle. Longeant la rue, une grille ancrée à deux piliers de pierre calcaire entoure un mur de brique. Un chemin herbeux mène au château.

Érigée en 1512, cette bâtisse est l’une des constructions particulières les plus anciennes de la ville de Liège dont les habitations non religieuses furent pratiquement toutes détruites en 1468 quand les troupes de Charles le Téméraire mirent à sac la ville. Le millésime 1512 est lisible par une inscription figurant sur le portail d’entrée […] La première propriétaire serait une demoiselle Alid Piete de Malle. […] Placée à environ 1,5 km au nord-est et à l’extérieur des remparts de la cité et du fossé Saint-Léonard, cette maison-forte faisait certainement fonction de poste défensif avancé situé le long de la rue Saint-Léonard qui conduisait à Herstal sans doute depuis le VIIIe siècle.


[CONNAITRELAWALLONIE.WALLONIE.BE] Située en retrait au fond d’une cour pavée, cette habitation exceptionnelle est datée de 1512 par un texte gravé autour de l’arc du portail d’entrée. Primitivement entouré de douves, l’ensemble en briques et calcaire a conservé son plan rectangulaire ainsi que bon nombre de ses attributs défensifs.

Élevé sur deux niveaux, le bâtiment est cantonné à l’angle sud-ouest d’une tourelle circulaire ornée de lésènes en partie supérieure. Les autres angles sont limités par des chaînes harpées jusqu’à la naissance des échauguettes (petites tourelles d’angle), protégées à l’origine par des poivrières (toits coniques). Les quatre éléments corniers sont percés de meurtrières.

La façade principale, au sud, présente deux larges travées percées à l’étage de baies à croisée dont les jours sont légèrement intradossés. Les piédroits sont chaînés et les appuis sont soulignés d’une fine moulure se prolongeant en bandeau ceinturant l’édifice.

Au rez-de-chaussée à gauche, le portail en plein cintre s’inscrit dans un encadrement rectangulaire. On y remarque encore la feuillure du pont-levis, c’est-à-dire l’entaille pratiquée dans l’épaisseur du mur qui recevait le tablier (partie mobile du pont-levis).

Une large clé armoriée surmonte l’inscription qui date l’ensemble :

Damoisel Alid Piete de Malle
l’an mil ccccc et XII
a faiect faire cte maison

Les autres faces, transformées, conservent plusieurs baies à traverse. Le bâtiment est couvert d’une toiture en bâtière de tuiles à coyaux et la tourelle, d’une toiture en terrasse.

Institut du Patrimoine wallon

Classé le 16 mars 1965

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[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : compilation, partage, correction et iconographie | source : Institut du patrimoine wallon ; cyberliege.be ; connaitrelawallonie.wallonie.be | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © cyberliege.be.


A Liège, encore…

DUBOIS & HELEN : Le pays de Liège (1997)

De Liège à Verviers et de Verviers à Seraing, le cœur de la province de Liège bat au rythme de l’industrie et du tourisme. La région tente de prendre un nouvel envol en jouant de sa situation privilégiée au confins de trois pays et de trois langues. Traversé par la Meuse, l’Ourthe et la Vesdre, le bassin liégeois était au Moyen Âge un centre intellectuel et religieux de la plus haute importance avant de brûler au rythme des charbonnages.

Le charbonnage d’Argenteau-Trembleur fut mis en exploitation de 1816 à 1980. Dans le musée de la Mine, d’anciens mineurs emmènent les visiteurs dans les galeries d’exploitation, les installations de surface et les salles d’exposition retraçant l’histoire des techniques minières.

Localité éponyme du célèbre Pays et du fromage, la visite de Herve peut se limiter à celle de l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste. Le massif clocher en pierre est un donjon du XIIIe siècle aménagé au XVIIe. Autour de l’église subsistent plusieurs maisons des XVIIe et XVIIe siècles.

Née de la Vesdre, Verviers se remet doucement de la mort de l’industrie lainière qui fit sa richesse. La chapelle Notre-Dame-des-Récollets renferme une chaire de vérité, des confessionnaux du XVIIIe et une Vierge noire miraculeuse. La chapelle Saint-Lambert (XVIIIe-XIXe) exhibe fièrement un beau mobilier Louis XIV. Veillant sur la place du marché, l’élégant hôtel de ville Louis XVI avec son avant-corps saillant, ses colonne corinthiennes, son tympan et sa tourelle est un sommet de l’architecture principautaire. Le musée d’Archéologie et de Folklore est installé dans l’ancienne demeure du bourgmestre Joseph Cornet (1757) à la belle façade Louis XV ; l’Hôpital nouveau (1668) abrite les collections du musée des Beaux-Arts et de la Céramique ; les locaux de l’école  supérieure textile accueillent le prémusée de la Laine.

Plus rien ne permet de supposer que le village perché de Limbourg ait été le centre d’un puissant duché. Si la forteresse a été démantelée, la rue principale est bordée d’un ensemble de très belles maisons du XVIIe.

Clermont-sur-Berwinne mérite une halte prolongée. Placée sur une motte près de l’ancien château, l’église gothique Saint-Jacques-le-Majeur servit de refuge aux habitants de l’alleu avant d’être reconstruite entre 1628 et 1632. Tout autour de la mairie, qui remplaça en 1888 l’ancienne halle aux plaids, la place du village aligne des maisons Louis XIII, XIV et XV. Du premier château de Clermont, subsistent une butte, les traces des douves et un joli porche gardé par une tour ronde. Un peu en dehors du centre, le château-ferme de l’Aguesse en Renaissance mosane combine un beau logis et une forte grange. En contrebas, le petit château de Crawhez (1551 ) est parvenu intact avec sa façade de brique et de pierre, ses pignons à redents, son toit asymétrique et ses curieuses boules de pierre.

Les bâtiments (XVIIe-XVIIIe) de l’abbaye Notre-Dame de Val-Dieu, fondée en 1216 par des moines cisterciens, dégagent une impression de calme. L’église néogothique recèle les stalles Renaissance de l’abbaye de la Paix Dieu d’Amay . De l’autre côté de la route, l’ancien moulin de l’abbaye possède toujours sa roue et son mécanisme.

Symboles des querelles linguistiques nationales, les Fourons sont une enclave limbourgeoise en province de Liège. Cela mis à part, les paysages bucoliques respirent le calme. À Fouron-Saint-Pierre, la belle commanderie de l’Ordre teutonique en Renaissance mosane dépendait d’Alden Biesen. Une agréable promenade conduit à la ferme et au castel Notre-Dame à Teuven, puis à Beusdaal dont le gros donjon en grès, les bâtiments à colombages et les douves forment un tableau qui mérite le détour.

Port fluvial situé au débouché de la Meuse, Visé est renommée pour son riche folklore et sa célèbre recette de l’oie. L’incendie du 10 août 1914 a épargné le chœur de la collégiale Saint-Martin qui abrite la châsse de saint Hadelin emportée de Celles. Le remarquable hôtel de ville mosan (1613) n ‘a pas eu cette chance, mais a été restauré en 1935.

À Seraing, meurt lentement l’une des entreprises les plus renommées du pays, les Cristalleries du Val-Saint-Lambert [en-tête] installées dans une ancienne abbaye cistercienne. Seule la salle capitulaire (XIIIe) a été restaurée ; les autres vestiges s’écroulent lentement, à côté de bâtiments industriels du XIXe.

Flémalle, le château de Chokier © Bert Beckers

Simple bourgade située aux confins de la Hesbaye, du sillon mosan et de l’agglomération liégeoise, Flémalle comprend plusieurs châteaux : le château du XVIIe ceints de douves occupé par la maison communale, le château de Hautepenne qui conjugue une aile Renaissance mosane et une austère tour médiévale en grès et surtout le château d’Aigremont érigé en même temps que la chapelle baroque Saint Mathieu (1715). Il arbore une façade classique avec des frontons triangulaires et une subtile alternance de travées en saillies soulignées par des chaînages de pierre. Le château Chokier, autre donjon médiéval transformé en demeure de plaisance, est construit à fleur de falaise. Du paysage industriel émergent la vieille tour Dame-Palade (XVIe) et l’église de Chokier (XVIIIe) au riche mobilier.  Explorée en 1911, la grotte de Ramioul a ajouté à ses deux étages aux riches concrétions un musée moderne et vivant, le préhistosite. Le visiteur pénètre dans un campement paléolithique et peut expérimenter les techniques utilisées par nos ancêtres.


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Cet article est extrait de l’ouvrage de Martine Dubois & Luc Helen, Belgique, une encyclopédie pratique, aujourd’hui indisponible, si ce n’est en antiquariat. Dans notre documenta, vous pouvez en télécharger une copie scannée avec reconnaissance de caractères. Vous y trouverez les adresses de contact des différents sites remarquables, tels qu’en… 1997, ainsi que les liens vers d’autres chapitres transcrits au départ du livre.