[d’après VISITEZLIEGE.BE] La collégiale fut fondée vers 980 par le premier prince-évêque Notger, qui s’y fit inhumer. Le plan de l’église s’inspire de la chapelle palatine de Charlemagne, aujourd’hui cathédrale d’Aix-la-Chapelle. L’édifice subsista jusqu’en 1754, époque à laquelle il fut rasé pour être remplacé par l’église actuelle. Seules la tour et certaines parties du cloître sont antérieures. De style roman, la tour abrite un carillon de 35 cloches. Le cloître, quant à lui, est un mélange des XVIe, XVIIIe et XIXe siècles. Il compte de nombreuses pierres tombales anciennes, dont certaines du XVe siècle. Mystère liégeois, l’emplacement de la sépulture de Notger est toujours inconnu. À l’intérieur, la Vierge de Saint-Jean (Sedes Sapientiae) et le calvaire constituent de beaux témoignages de la sculpture du XIIIe siècle.
Adresse : Place Xavier-Neujean, 9 à 4000 Liège

L’ÉGLISE DE NOTGER

Deuxième jalon du peuplement de l’Ile, Saint-Jean est l’oeuvre de Notger (972-1008). C’est dans ce “domaine du vent et de l’eau, des fourrés broussailleux et des bas prés transformés en marécages à chaque crue” (M. Josse) que le prince-évêque fonde, vers 981, cette nouvelle collégiale. Il en surveille la construction qu’il finance personnellement. Il aime y séjourner, car il trouve là le repos et cette tranquillité de l’esprit propice à l’étude et à la réflexion. C’est à Saint-Jean qu’il choisit d’être inhumé.
UNE FONDATION EXPIATOIRE POUR UNE RUSE SACRILÈGE ?
Dès le XIIIe siècle, cette version des origines de la collégiale a fait foi. Formidable citadelle toute proche de Liège, Chèvremont au Xe siècle est un foyer de sédition contre la dynastie ottonienne et une menace constante pour la cité épiscopale. Notger l’assiège victorieusement en 987. Voilà pour la réalité historique. Mais la légende demeure de Notger qui, sous prétexte de baptême, s’introduit dans la place forte en compagnie de soldats déguisés en ecclésiastiques, la prend sans encombre et la fait raser. Stratagème sacrilège, doublé d’un geste impie : parmi les constructions détruites, on compte trois églises dont une est placée sous le vocable de Saint-Jean l’Evangéliste.
LA FONTE A LA CIRE PERDUE
Sculptez votre modèle en cire. Enrobez-le soigneusement d’argile. Laissez sécher. Passez au feu. Votre forme se vide alors de la cire (perdue). Vous pouvez la remplir de laiton fondu. Laissez refroidir. Enlevez l’argile. Il vous reste à polir votre oeuvre au sable fin et à la recouvrir d’une mince pellicule d’or.
CINQ SCÈNES ET UN THÈME UNIQUE : LE BAPTÊME

La paroi lisse de la cuve cylindrique présente cinq scènes en haut relief, liées entre elles par une ligne de sol ondulée et séparées par des arbres stylisés. Gravées dans le fond nu, des inscriptions en éclairent le sens. Le baptême du centurion Corneille par saint Pierre, celui (légendaire) du philosophe Craton par Jean l’Evangéliste, la prédication du Baptiste dans le désert et le baptême des néophytes encadrent la scène centrale : le baptême du Christ dans le Jourdain.
LA SYMBOLIQUE DES DOUZE BOEUFS
Ils étaient douze à l’origine à supporter la cuve. Douze comme les boeufs qui portaient la Mer d’airain sur le parvis du temple de Salomon à Jérusalem (1 Rois, 7, 23-26). Douze comme les apôtres chargés de répandre la bonne nouvelle à travers le monde et de le purifier par le baptême.
[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : dématérialisation, partage, correction et iconographie | source : Les collégiales liégeoises (n° 5 – Liège : Histoire d’une église, 1991) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © flickr.com ; © dp ; © A. Henry de Hassonville.
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